La Côte d’Ivoire en un coup d’œil
Située dans la partie occidentale du continent africain et dans la zone intertropicale, la Côte d’Ivoire a une superficie de 322,462 km2. Le pays est bordé au sud par l’océan Atlantique, à l’est par le Ghana, au nord par le Burkina Faso et le Mali et à l’ouest par le Libéria. La capitale politique de la Côte d’Ivoire est Yamoussoukro, tandis que sa capitale économique est Abidjan. La population du pays est de 25,1 millions d’habitants, dont environ 42% sont âgés de 0 à 14 ans.

Le contexte politique et social de la Côte d’Ivoire a souvent été perturbé par des tensions politiques. En effet, après la mort du président Félix Houphouet Boigny en 1993 et l’arrivée au pouvoir d’Henri Konan Bédié, le pays a traversé une période de troubles, marquée par l’opposition entre le nord et le sud du pays. Par la suite, les accords de Ouagadougou ont apporté une certaine stabilité. Cependant, les tensions engendrées par les élections de 2010 ont fait naître un autre conflit et provoqué une crise postélectorale, qui a duré environ 5 mois. La Côte d’Ivoire a également été confrontée à d’autres épisodes d’instabilité, comme par exemple l’attentat de Grand-Bassam en mars 2016.
En effet, depuis 2015, dans le nord et l’est du pays, les violences et les attaques des djihadistes à la frontière avec le Ghana, le Mali et le Burkina Faso sont devenues une menace pour la population.
Depuis lors, le pays a connu une période de relative stabilité, toutefois menacée par les prochaines élections présidentielles de 2020, qui seront très importantes pour la paix et la stabilité politique du pays. La fragilité politique actuelle en Côte d’Ivoire est un obstacle au respect des droits de l’enfant et engendre des difficultés pour garantir leurs droits ainsi que pour éradiquer la pauvreté, la mortalité infantile et le travail des enfants.
Le statut des droits de l’enfant
La population de Côte d’Ivoire est très jeune – environ 42% des Ivoiriens sont âgés de 0 à 14 ans – dans une société où le niveau de pauvreté est très élevé, environ 59% de la population selon la dernière étude réalisée par l’Initiative d’Oxford sur la pauvreté et le développement humain (OPHI). Ceci, malgré les efforts réalisés par l’État pour améliorer la condition des enfants. La Côte d’Ivoire a encore un long chemin à parcourir pour garantir un cadre propice à la pleine réalisation des droits de l’enfant.
Les enfants ivoiriens font face à de nombreux défis : 25% d’entre eux ne sont pas enregistrés à l’état civil après leur naissance et ne peuvent donc pas bénéficier d’un certains nombre de droits et privilèges, 37% des femmes mariées l’ont été avant leurs 18 ans, une famille sur cinq n’a pas accès à l’eau potable, sans oublier le phénomène des enfants-bandits, appelés aussi « microbes », qui constitue un facteur important d’insécurité dans le pays.
Les « microbes » sont des bandes d’enfants et d’adolescents, apparues dans les années 2010-2011, lors de la crise postélectorale ; beaucoup de ces jeunes viennent d’un quartier populaire appelé Abobo. La plupart du temps, ils ne vont pas à l’école, ne mangent pas à leur faim, n’ont pas accès aux soins de santé et ne bénéficient pas de leurs autres droits fondamentaux. La plupart d’entre eux sont victimes de discrimination. Leur comportement est inexcusable, mais il est vraisemblable qu’une meilleure application des droits de l’enfant limiterait ces types de comportements.
Ces enfants multiplient des agressions d’une violence rare dans la capitale économique ivoirienne. Il s’agit principalement de détournements de voitures aux feux de signalisation durant la nuit, d’attaques et de vols à main armée (principalement avec des couteaux, machettes, etc. et parfois même avec des armes à feu). Les attaques peuvent également survenir durant la journée. La plupart des gens ont peur de sortir ou de rentrer tard chez eux, ou ne s’arrêtent pas aux feux de signalisation afin d’éviter les « microbes ». Même les personnes équipées d’un verrouillage centralisé de leur véhicule ont peur. Les enfants ont un grand potentiel et il est urgent de se pencher sur leurs droits.
