Prendre en compte les besoins des enfants
Selon l’UNESCO, le taux brut de scolarisation était de 8,03 % en 2017. Dans les provinces, environ 420 000 enfants ne sont pas scolarisés. Les filles sont davantage touchées par le décrochage scolaire. En effet, plus de 287 000 filles ne sont pas scolarisées.
Les raisons de l’abandon scolaire des filles sont multiples, mais la cause principale est le mariage précoce. Les filles sont souvent obligées d’abandonner leurs études pour devenir des épouses ou des femmes au foyer. L’UNICEF a révélé que 58 % des filles de moins de 15 ans vivant dans l’ouest du pays, étaient mariées. De nombreuses filles sont retenues à la maison par leurs parents pour les aider dans les tâches ménagères. Les parents préfèrent généralement financer les études des garçons, car ils pensent que c’est plus important.
Le droit à l’éducation se heurte également au manque d’équipements scolaires et au manque d’enseignants qualifiés. Ajoutons à cela les nombreuses grèves menées par les enseignants, à l’image de la récente « grève du 4 février 2019 », qui a fait planer le risque d’une année blanche dans le pays. Le droit à l’éducation est la base du développement moral et intellectuel chez l’enfant. Ainsi, l’école offre de meilleures perspectives aux enfants et les préserve à long terme de la pauvreté intellectuelle et financière.
L’exclusion sociale des enfants : les enfants de la rue et les enfants en conflit avec la loi.
Ces deux phénomènes sont prédominants en Côte d’Ivoire et fréquents à Abidjan. Dans les deux cas, il s’agit d’enfants livrés à eux-mêmes ne bénéficiant d’aucune aide sociale.
Les enfants de la rue sont des enfants, accompagnés ou non, qui ont migré vers la capitale pour étudier ou obtenir un emploi bien rémunéré. Certains sont des enfants devenus orphelins à la suite des atrocités commises lors des crises que le pays a connues. Ces enfants vivent dans des conditions relativement difficiles et, pour subvenir à leurs besoins, ils mendient ou exercent des petites activités lucratives, comme le nettoyage des vitres des voitures ou la vente de produits bon marché. La plupart de ces enfants ne sont pas scolarisés et peinent à subvenir à leurs besoins.
Le deuxième cas d’exclusion sociale concerne les enfants en conflit avec la loi, appelés aussi les « microbes ». Il s’agit de gangs d’enfants armés, âgés d’environ 13 ans, qui engendrent une grave insécurité dans les villes du pays. Ils sont équipés de machettes et d’armes offensives, dont ils n’hésitent pas à faire usage contre n’importe qui. Ils se livrent également au trafic de drogue et au racket des chauffeurs de taxi collectif.
Malgré les efforts des autorités, ces enfants continuent de semer la terreur au sein de la population. Sortir ces enfants de cette situation précaire et mettre en place des mesures favorisant leur intégration sociale serait une façon de leur donner une seconde chance et de mettre fin à ce fléau, qui est néfaste pour eux-mêmes et pour leur entourage.
Cependant, face à la persistance de ces violences, la population a décidé désormais de faire justice elle-même, en infligeant à ces enfants des traitements cruels et souvent mortels.
